sábado, 2 de febrero de 2019

La Fille et le Chien

La chica y el perro


Minuit s' décroche dans le vent qui sanglote 
Cae la medianoche sobre el viento que solloza 
Tout semble noir dans l' grand Paris qui dort 
Todo parece sombrío en el gran París que duerme 
Il fait frio et y tombe de la flotte 
Hace frío y el agua está cayendo
À pas flanquer même un cabot dehors 
Al paso de un perro callejero

Tiens, mais là-bas, mais en v'là un d' caniche 
Pero allí, más abajo va un caniche
Salut frangin, viens qu'on voie ton museau 
Hey hermano mío, ven aquí para ver tu rostro
C'est-y des fois comme moi qu' t'aurais pas de niche 
Hay momentos,como yo, que no tienes un nicho
Pour t'abriter les soirs qu'y tombe de l'eau ?
Para refugiarte en las noches bajo la lluvia?

Pauv' cabot, t'as l'air miséreux 
Pobre perro, te ves miserable
Et cependant, t'as une gueule honnête 
Y sin embargo, tienes una cara honesta
Et la douceur se lit dans tes bons yeux 
Y la dulzura se lee en tus buenos ojos
Malgré que tu ne sois qu'une bête 
A pesar de que sólo seas una bestia 

Doucement, tu lèches ma main 
Suavemente lames mi mano
Vas-y donc ! Eh ben, y a pas d'offense 
¡Adelante! Bueno, no hay problema
J' suis qu'une pauvre fille, et toi, t'es qu'un pauv' chien 
No soy más que una chica pobre, y tú, un pobre perro
Enchantée d' faire ta connaissance 
Encantada de conocerte

Tu ne sors pas, oh non, d' chez une richarde 
No has salido de la casa de un rico
Tu fouettes un peu et t'as pas un panto 
En ti se ven los azotes
T'es purotin comme moi je suis clocharde 
Eres un miserable como yo soy una vagabunda
On est tous deux logés au même garno 
Ambos estamos alojados en la misma guarnición

Vrai, t'es pas gras ! T'as pas bouffé, sans doute ? 
En verdad, no te ves robusto. No has comido, ¿cierto?
Va, j' connais ça ! Moi, j' dîne pas tous les jours 
¡Vaya, yo conozco eso! yo tampoco ceno todos los días
Tu r'çois des coups plus souvent qu' t'as la croûte 
Tú recibes más golpes que cortezas de pan
Moi, pour bouffer, quand y faut, j' vends d' l'amour 
Yo, cuando necesito comer, vendo el amor

Pauv' cabot, on dirait vraiment 
Pobre perro, realmente parece
Qu' tu comprends toute ma vie d' misère 
Que comprendes toda mi vida de miseria 
Quand ton regard me fixe tristement 
Cuando tu mirada se fija en mí tristemente 
J' vois comme une larme à ta paupière 
Me parece ver una lágrima en tu párpado

Va, mon sort est pareil au tien 
Vaya, mi suerte es igual a la tuya
Et ta vie vaut pas mieux qu' la mienne 
Y tu vida no es mejor que la mía
Tu peux maudire autant que moi l' destin 
Puedes maldecir tanto como yo al destino 
Et lui garder un chien d' ta chienne 
Y albergar la ira contra él

On est qu' nous deux cette nuit, dans la rue 
Esta noche sólo estamos nosotros dos, en la calle
Pas un passant qui se montre en chemin 
Ningún transeúnte se aparece en el camino
Personne encore cette nuit dans la rue 
Nadie todavía esta noche en la calle 
Nous ramassera ni la fille ni le chien 
Nos recogerá ni a la chica ni al perro 

Tout grelottants dans la bise qui souffle 
Muy paralizados en el viento que sopla
Sous quelque pont, viens, on va s'abriter 
Bajo algún puente, ven, nos refugiaremos
Et puisqu'on est des copains de la mistoufle 
Y ya que somos camaradas de la desgracia
J' s'rai ta frangine, on va plus se quitter 
Seré tu hermana, nunca nos separaremos

Pauv' cabot, on n'est pas vernis 
Pobre perro, tenemos mala suerte
Et délaissés sous la pluie battante 
Y abandonados bajo la lluvia torrencial
Pourtant, des hommes t'es le meilleur ami 
Sin embargo, de los hombres, tú eres su mejor amigo 
Et moi, dans l' fond, j' suis pas méchante 
Y yo, en el fondo, no soy cruel

Et pourtant, vois-tu, vieux poteau 
Y sin embargo, ya ves, viejo amigo
Quand sonnera l'heure dernière 
Cuando llegue la última hora
Moi, j' crèv'rai p't-êt' dans le ruisseau 
Yo Moriré probablemente en el arroyo
Toi, tu s'ras bon pour la fourrière
Tú, regresarás de nuevo a la perrera

Letra: J. Charles, Charles Louis Pothier 
Música: Charles Borel-Clerc, 1936.



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