miércoles, 3 de enero de 2018

Dans Ma Rue

En mi calle


J'habite un coin du vieux Montmartre
Vivo en un rincón del viejo Montmartre
Mon père rentre soûl tous les soirs
Mi padre vuelve borracho cada noche
Et pour nous nourrir tous les quatre
Y para mantenernos los cuatro
Ma pauvre mére travaille au lavoir
Mi pobre madre trabaja en un lavadero
Moi j'suis malade, je rêve à ma fenêtre
Yo me enfermo y sueño en mi ventana
Je regarde passer les gens d'ailleurs
Miro pasar la gente al otro lado
Quand le jour vient à disparaître
Cuando el día va desapareciendo
Il y a des choses qui me font un peu peur
Hay cosas que me dan un poco de miedo

Dans ma rue il y a des gens qui se promènent
En mi calle hay gente que se pasea
J'les entends chuchoter dans la nuit
Les escucho susurrar en la noche
Quand je m'endors bercée par une rengaine
Cuando me duermo mecida por una balada
J'suis soudain réveillée par des cris
De repente me despierto por los gritos
Des coups d'sifflet, des pas qui traînent, qui vont et viennent
Los silbidos, pasos que se arrastran, que van y vienen
Puis le silence qui me fait froid dans tout le coeur
Después el silencio que me da escalofríos en todo el corazón

Dans ma rue il y a des ombres qui se promènent
En mi calle hay sombras que se pasean
Et je tremble et j'ai froid et j'ai peur
Y yo tiemblo, tengo frío y miedo

Mon père m'a dit un jour: "Ma fille,
Mi padre me dijo un día: "hija mía,
Tu ne vas pas rester là sans fin
No te vas a quedar allí para siempre
T'es bonne à rien, ça c'est de famille
No vales nada en esta familia
Faudrait voir à gagner ton pain
Tendrás que ganarte tu propio pan
Les hommes te trouvent plutôt jolie
Los hombres te encuentran bastante hermosa
Tu n'auras qu'à sortir le soir
Sólo tendrás que salir por la noche
Il y'a bien des femmes qui gagnent leur vie
Hay muchas mujeres que se ganan la vida
En "se baladant sur le trottoir"
"Paseándose sobre la acera"

Dans ma rue il y a des femmes qui se promènent
En mi calle hay mujeres que se pasean
Je les entends fredonner dans la nuit
Les escucho tararear en la noche
Quand je m'endors bercée par une rengaine
Cuando me duermo mecida por una balada
J'suis soudain réveillée par des cris
De repente me despierto por los gritos
Des coups de sifflet, des pas qui traînent, qui vont et viennent
Los silbidos, pasos que se arrastran, que van y vienen
Puis le silence qui me fait froid dans tout le coeur
Después el silencio que me da escalofríos en todo el corazón

Dans ma rue il y a des femmes qui se promènent
En mi calle hay mujeres que se pasean
Et je tremble et j'ai froid et j'ai peur
Y yo tiemblo, tengo frío y miedo

Et depuis des semaines et des semaines
Y desde hace semanas y semanas
J'ai plus de maison, j'ai plus d'argent
No tengo hogar, y tampoco dinero
J' sais pas comment les autres s'y prennent
No sé cómo se las arreglan los demás
Mais j'ai pas pu trouver d' client
Pero no pude encontrar ningún cliente
Je demande l'aumône aux gens qui passent
Pido limosna a la gente que pasa
Un morceau de pain, un peu de chaleur
Un pedazo de pan, un poco de calor
J'ai pourtant pas beaucoup d'audace
Tengo sin embargo no mucha audacia
Maintenant c'est moi qui leur fait peur
Ahora soy yo quien les da miedo

Dans ma rue tous les soirs je me promène
En mi calle cada atardecer me paseo
On m'entend sangloter dans la nuit
Me escuchan sollozar por la noche
Quand le vent jette au ciel sa rengaine
Cuando el viento arroja al cielo su balada
Tout mon corps est glacé par la pluie
Todo mi cuerpo es helado por la lluvia

Mais je ne peux plus, j'attends sans cesse que le bon Dieu vienne
Pero no puedo más, espero sin cesar a que mi buen Dios venga
Pour m'inviter à me réchauffer tout près de Lui
Para invitarme a entrar en calor muy cerca de Él

Dans ma rue il y a des anges qui m'emmènent
En mi calle hay ángeles que se me llevan
Pour toujours mon cauchemar est fini
Para siempre mi pesadilla ha terminado


Letra y música: Jasques Datin, 1946.




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